En Occident latin, ce sont les premières confréries
de pénitents qui, au 12 ème et 13ème
siècles prennent l'habitude de marquer d'une manière
toute particulière la Semaine Sainte, par une ou plusieurs
processions sans que ce soit, à proprement parler
un Chemin de Croix.
A Jérusalem, cette procession est en fait un Chemin
de Croix sur la" Via Dolorosa" qui retrace l’ultime
parcours emprunté par Jésus sur le chemin de
la crucifixion. Les chrétiens y viennent en procession
pour revivre la Passion du Christ, de ses chutes à sa
mise en croix. Le parcours commence au niveau du couvent
de la Flagellation, pour aboutir, via la quartier arabe, à l'église
du Saint-Sépulcre, lieu sacré regroupant divers
bâtiments dont le tombeau du Christ et le site du Calvaire
ou Golgotha.
En Occident, l'influence des Franciscains, gardiens des
Lieux Saints (la Custodie) fera évoluer les processions
des conféries en procession de la Semaine Sainte et
l'on y voit progressivement les reliques de la Passion que
pouvait posséder l'église paroissiale, reliques
bien souvent rapportées de Terre Sainte, si l'on en
croit les documents d'archives. Leur authenticité peut être
discutées. La foi des fidèles est indiscutable.
Beaucoup de fidèles se sentant pécheurs s'imposaient
ainsi de participer à ces processions pour le pardon
de leurs fautes. Pour les pèlerins qui s'étaient
rendus à Jérusalem, c'était l'occasion
de revivre la "Via Dolorosa" . Peu à peu,
s'y ajoutent des scènes évangéliques,
hautes en couleurs, qui veulent entraîner les fidèles à méditer
la Passion du Christ.
Avec le temps, certaines de ces processions sont devenues
de véritables spectacles folkloriques qui attirent
les foules, à Sartène en Corse, comme à Séville
en Espagne. Ce qui ne veut pas dire que les membres de ces
confréries n'en vivent pas les buts essentiels et
ne les mettent pas en pratique. Car souvent, c'est un moment
de retour sur soi-même, comme le sont les "Passions" représentées
par exemple à Ménilmontant (Paris).
Ces processions se situent principalement dans les régions
méditerranéennes. Nous n'en décrivons
que quelques-unes en Corse, en Catalogne, en Espagne et en
Grèce, chacune ayant un caractère particulier
et se déroulant encore de nos jours.
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