Sur notre route quotidienne,
faite de joies et de peines,
près de Toi, nous marchons,
en Toi, nous espérons.
Comment vivre le Chemin de Croix
Le Chemin de Croix des origines à aujourd'hui
Les Chemins de Croix du Colisée à Rome
Les 14 stations selon les évangiles
Les 14 stations selon la tradition du 17ème siècle
Le temps de la Croix est d'abord un temps de la grâce,
plus que de la prière, parce que nous le vivons avec
le Christ. Ce chemin de la grâce, c'est d'abord celui
du salut où toute son humanité, au nom de toute
l'humanité et de la nôtre s'est réunie à la
vie divine.
Le péché est effacé par le salut de
son sacrifice, de son offrande à la volonté entière
et infini de Dieu. L'arbre du bien et du mal, qui fut cause
de la rupture originelle, est devenu l'arbre de l'amour offert,
de l'alliance éternelle.
Comment vivre le chemin de croix.
"Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il
renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et
qu'il me suive" (Mt 16, 24)
Depuis vingt siècles, l'Eglise se rassemble en cette
soirée, pour se rappeler et pour revivre les événements
de l'ultime étape du chemin terrestre du Fils de Dieu.
Aujourd'hui, comme chaque année, l'Eglise qui est à Rome
se réunit au Colisée, pour se mettre à la
suite de Jésus qui, "portant lui-même sa
croix, sortit en direction du lieu dit: Le Crâne, ou
Calvaire, en hébreu : Golgotha" (Jn 19, 17).
Nous nous trouvons ici, convaincus que le chemin de croix
du Fils de Dieu ne fut pas le simple fait de marcher vers
le lieu de son supplice. Nous croyons que chaque pas du Condamné,
chacun de ses gestes et chacune de ses paroles, et aussi
ce qu'ont vécu et accompli ceux qui ont pris part à ce
drame, nous parlent continuellement.
C'est aussi dans sa souffrance et dans sa mort que le Christ
nous révèle la vérité sur Dieu
et sur l'homme. Nous voulons réfléchir avec
une intensité particulière sur le contenu de
cet événement, afin qu'il parle avec une force
nouvelle à nos esprits et à nos coeurs, et
qu'il devienne pour nous source de la grâce d'une authentique
participation.
Participer signifie avoir part. Que veut dire avoir part à la
croix du Christ? Cela veut dire faire l'expérience
dans l'Esprit Saint de l'amour que la croix du Christ cache
en elle. Cela veut dire reconnaître, à la lumière
de cet amour, sa propre croix. Cela veut dire la prendre
sur ses épaules et, toujours en vertu de cet amour,
marcher...
Marcher tout au long de la vie, en imitant Celui qui "endura
une croix, dont il méprisa l'infamie, et qui est assis
désormais à la droite du trône de Dieu" (He
12, 2).
Méditation de Jean Paul II au Colisée
avril 2000
Le Chemin de Croix, des origines à aujourd'hui.
Dès les premiers siècles, des chrétiens,
pénitents ou non, eurent à coeur de venir sur
les pas de Jésus, au lieu même où il
vécut pour nous sa Passion et sa Résurrection.
Ils furent nombreux, malgré les difficultés, à se
rendre à Jérusalem dès les premiers
siècles, et en particulier lors de la semaine de la
Passion du Christ..
Quand vient le temps des Turcs sur la Terre Sainte, il y
eut bien quelque ralentissement dans le rythme de ces pèlerinages.
Ils reprirent de plus belle lorsque les Croisades réouvrirent
la route. Comme les Franciscains étaient les gardiens
des Lieux Saints, les "Custodes", en vertu d'un
accord passé avec les Turcs, ils dirigeaient à Jérusalem
les exercices spirituels des pèlerins sur la "Via
Dolorosa" allant du tribunal de Pilate dans la ville
basse jusqu'au Saint Sépulcre, en passant par le Golgotha.
Pour ceux qui ne pouvaient se rendre en Terre Sainte, ils
imaginèrent et diffusèrent aux 14ème
et 15ème siècles la dévotion du Chemin
de la Croix, comme ils le firent pour la crèche de
la Nativité.
Les pèlerins voulaient raviver leur souvenir de la
Ville Sainte, les autres voulaient parcourir "ce chemin
de croix" dans les rues de leurs cités ou sur
les chemins de leurs villages, comme s'ils étaient
dans les rues de Jérusalem, en s'arrêtant à chaque
station pour méditer les souffrances du Christ. Pour
cela, l'itinéraire du Calvaire était évoqué par
des tableaux dans les églises, par des croix sur les
chemins.
Au début le nombre des "stations", comme
les divers épisodes qui les illustraient, étaient
variables. Il fallut attendre le 18ème siècle
pour voir se fixer leur nombre, par les pape Clément
XII et Benoît XIV, qui donnèrent au Chemin de
Croix le caractère qu'on lui connaît jusqu'à maintenant.
A 49 kms de Nantes, le célèbre calvaire de
Pontchâteau, édifié en 1709 par saint
Louis Marie Grignon de Montfort, est resté un lieu
de pèlerinage des visiteurs de l'été.
Les "stations" ainsi fixées rappelaient
des épisodes rapportés par les évangiles,
ou d'autres venaient d'une tradition plus large, comme la
rencontre avec Véronique, ou Jésus tombant
plusieurs fois sous le poids de sa croix.
L'Eglise, tout en donnant sa reconnaissance nécessaire à cette
dévotion, n'en fit jamais une liturgie proprement
dite. Elle fait partie de ce que les "instructions" pontificales
appellent les "pia exercitia", les "pieux
exercices". Ce qui caractérise ces "pieux
exercices", c'est la liberté de leur organisation, à la
condition qu'ils soient approuvés dans le sens même
de l'Eglise.
Depuis 1958 et la construction à Lourdes d'un chemin
de croix de 15 stations, l'habitude s'est répandue
de le terminer, dans l'espérance de la Résurrection
du Christ. Jean Paul II termine ainsi les Chemins de Croix
du Colisée à Rome.
Le même pape, tout en conservant le nombre de 14 stations,
en a modifia la liste depuis plusieurs années, de
manière à supprimer celles privées de
référence biblique précise, c'est-à-dire
les 3 chûtes de Jésus, sa rencontre avec sa
Mère, celle avec Véronique. Il les remplaça
par celles de Jésus au Jardin des Oliviers, le reniement
de Pierre et la promesse du paradis au bon larron. C'est
ce déroulement selon les évangiles que nous
développons ici.
Les Chemins de croix au Colisée
de Rome.
Jean Paul lI a voulu continuer ce dont Paul VI avait repris
la tradition, en 1964, celle du rite du Chemin de Croix du
Vendredi Saint au Colisée, lieu particulièrement
symbolique des martyrs. La tradition remontait à l'Année
sainte jubilaire de 1750, lancée par saint Léonard
de Port-Maurice.
Jusqu'à 1983, les méditations étaient
tirées de la Sainte-Ecriture, des méditations
des Pères de l'Eglise et des saints, des docteurs.
Mais en 1984, le pape Jean-Paul II avait voulu les composer
lui-même à l'occasion du Jubilé extraordinaire
de la Rédemption.
C'est également en raison du Grand Jubilé de
l'Incarnation en 2000 que Jean-Paul II a composé lui-même
les méditations de cette année, des méditations
inspirées aussi de son récent pèlerinage à Jérusalem.
A l'improviste, le dimanche 26 mars, le pape avait souhaité,
au dernier jour de son pèlerinage, se rendre à nouveau
au Golgotha, au pied de la Croix.
Depuis 1985, la célébration de la Croix au
Colisée a des résonances oecuméniques.
Il a pris l'habitude de faire appel à des personnalités
contemporaines, dont André Frossard, en 1986 ; le
cardinal Hans Urs von Balthasar, en 1988 ; le Patriarche
latin de Jérusalem, Michel Sabbah, en 1990 ; Mère
Anna Maria Canopi, abbesse de l'abbaye bénédictine
italienne " Mater Ecclesiae ", près de Novare.
Mais aussi des personnalités d'autres confessions
chrétiennes, comme le patriarche de Constantinople
Bartholomée Ier, en 1994 ; une moniale protestante,
Minke de Vries, de Grandchamp, en Suisse, en 1995 ; Sa Sainteté Karékin
Ier Catholicos de tous les Arméniens, en 1997 ; le
théologien orthodoxe français, laïc, Olivier
Clément, en 1998 ; ou bien des personnalités
représentant les souffrances du monde contemporain
comme le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo,
en 1996.
Les stations du Chemin de
Croix selon les évangiles
Nous donnons ici pour chacune d'elles une méditation,
souvent celle du patriarche Bartholomée Ier en 1994,
un autre texte et l'ensemble des textes évangéliques
correspondants. Elles sont illustrées par les céramiques
réalisées par les religieuses bénédictines
de Jouarre (Seine-et-Marne) pour une église de Haute-Garonne.
Première station : Jésus au jardin des Oliviers
Deuxième station : Jésus, trahi par Judas,
est arrêté
Troisième station : Jésus est condamné par
le Sanhédrin
Quatrième station : Jésus est renié par
Pierre
Cinquième station : Jésus est jugé par
Pilate
Sixième station : Jésus est flagellé et
couronné d'épines
Septième station : Jésus est chargé de
la croix
Huitième station : Jésus est aidé par
Simon de Cyrène pour porter la croix
Neuvième station : Jésus rencontre les femmes
de Jérusalem
Dixième station : Jésus est crucifié
Onzième station : Jéus promet son Royaume au
bon larron
Douzième station : Jésus sur la croix, sa mère
et son disciple
Treizième station : Jésus meurt sur la croix
Quatorzième station : Jésus est déposé au
sépulcre
Sur la route d'Emmaüs
Les quatorze stations selon
la tradition du 17ème
siècle.
Ces stations sont celles qui se retrouvent le plus souvent
dans nos églises.
1 - Jésus est condamné à mort
2 - Jésus est chargé de sa croix.
3 - Jésus tombe pour la première fois.
4 - Jésus rencontre Marie, sa Mère.
5 - Simon de Cyrène aide Jésus à porter
sa croix.
6 - Véronique essuie le visage de Jésus.
7 - Jésus tombe pour la deuxième fois.
8 - Jésus réconforte les femmes de Jérusalem.
9 - Jésus tombe pour la troisième fois.
10 - Jésus est dépouillé de ses vêtements.
11 - Jésus est attaché à la croix.
12 - Jésus meurt sur la croix.
13 - Jésus est déposé de la croix.
14 - Jésus est mis au tombeau.
|