Christ est ressuscité
Que nul ne se lamente sur ses fautes, car le pardon a jailli
du tombeau.
Que nul ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous a
libérés.
Il a détruit la mort, Celui qu'elle avait étreint
;
Il a dépouillé l'enfer, Celui qui est descendu
aux enfers ;
Il l'a rempli d'amertume pour avoir goûté de
Sa chair.
Isaïe l'avait prédit en disant : " l'enfer
fut rempli d'amertume ", lorsqu 'il T'a rencontré ;
rempli d'amertume, car il a été joué ;
bouleversé, car il fut mis à mort ;
bouleversé, car il fut anéanti ;
consterné, car il saisit un corps et trouva un Dieu.
Il prit de la terre et rencontra le ciel ;
il saisit ce qu'il voyait et tomba sur Celui qu'il ne voyait
pas.
Ô mort, où est ton aiguillon ? Enfer, où est
ta victoire ?
Le Christ est ressuscité, et tu as été terrassé ;
Le Christ est ressuscité, et les anges sont dans la
joie ;
Le Christ est ressuscité, et voici que règne
la vie ;
Le Christ est ressuscité, et plus un mort au tombeau.
Car le Christ est ressuscité des morts, prémices
de ceux qui se sont endormis ;
à
Lui, gloire et puissance dans les siècles des siècles
-
Saint Jean Chrysostome (347-407)
L'Eucharistie
Cette union qui est au-dessus de tout
En cette union, l'esprit est attiré et élevé au-dessus
de son infirmité. Il est purifié, transfiguré,
et toute son action et tout son être sont comme imbibés
de Dieu. A ce moment, l'esprit s'écoule dans l'union
avec l'inimité même de Dieu.
Tout comme le feu agit sur le bois, le débarrasse
d'abord de son humidité de bois vert et le rend plus
chaud, plus ardent, plus homogène. Ainsi plus le bois
s'approche de la ressemblance plus il va vers la dissemblance,
jusqu'à ce que le feu détruise la nature du
bois. Alors le bois devient feu. La dissemblance devient
ressemblance. Il ne fait plus qu'un avec le feu.
Ainsi l'Eucharistie, aliment de l'Amour fait passer l'esprit
de la complète dissemblance à la ressemblance
et de la ressemblance à une certaine unité avec
Dieu. Car celui à qui le feu divin aura enlevé,
dans le feu de la charité, tout ce qu'il y a en lui
de bois humide, brut, sera dans la divinité.
Mais avant d'en arriver là, la nature humaine doit
passer par de nombreuses morts. On n'arrive là que
par tant et tant de chemins sauvages, déserts et inconnus.
Jean Tauler (1300-1350)
Mystique rhénan. Sermon 32
Quand pourrais-je Te voir ?
Quand pourrais-je te voir Toi qui m'éclaire de ta
lumière.
Quand pourrais-je t'entendre Toi qui es la Parole.
Je sais que tu me parles. Mes oreilles sont closes.
Je sais que tu me guides Mes yeux sont fermés.
Je sais que tu m'accompagne, Mais je vais sur un autre chemin.
Je sais que tu es toujours là, Mais je reste éloigné de
toi.
Ne m'abandonne pas à ma solitude, à mon silence,
à
ma peur, à ma souffrance, à ma désespérance.
Tu es en moi et je suis en toi et je ne te trouve pas.
La foi vacille en moi. mais ton amour ne faiblit pas.
Je t'aime, tu le sais, Toi qui sais tout, tu sais bien que
je t'aime.
Etienne Dubrûle.
Je ne voudrais pas être
ailleurs.
Seigneur, à quoi penses-tu ?
- A toi.
Oui, sans doute, mais dans la foule.
- Non, par ton nom.
De quelle plaie ai-je blessé ta tête ?
- De toutes.
Mais les autres ?
- Toute ma souffrance, c'est toi.
Quelle goutte de sang as-tu versé pour moi ?
- Tout le fleuve.
Mais les autres, Seigneur ?
- Tout mon sacrifice, c'est toi.
Que crains-tu, Seigneur ?
- Te perdre.
Mais les autres.
- Si je te perds, j'ai tout perdu.
Que désires-tu, Seigneur ?
- Te sauver. Si je te sauves, j'ai tout gagné.
Quoi, Seigneur ?
- Tout mon amour, c'est toi.
Que veux-tu de moi, Seigneur ?
- Que tu m'aimes
Et que tu te donnes à moi sans réserve.
Et que tu accepte la souffrance.
Seigneur, je ne voudrais pas être ailleurs.
Méditation du P. Tachaux (+ 1943),
écrite en déportation.
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