"Il est ressuscité !"
"La seule réalité qui nous permettra
un jour d'éclairer, de relativiser et de dépasser
nos problèmes." (Olivier Clément). Car évoquer
la Résurrection, c'est évoquer l'amour plus
fort que la mort. Dans notre monde, la mort triomphe le plus
souvent de l'amour. Dans le Christ crucifié, dans
le Christ ressuscité, l'amour triomphe toujours de
la mort.
Même à ceux qui l'ignorent ou en méconnaissent
le sens, sa Résurrection offre la victoire de la vie
totale et pas seulement celle de la fin de la vie terrestre.
L'espace du monde déchu, l'espace qui sépare
les uns des autres et même de Dieu, l'espace qui nous
emprisonne en notre finitude, devient vie infinie dans un
mystère que seule la foi nous permet d'approcher.
Elle nous dit que le monde, même déchu, reste
la création de Dieu, Dieu de tendresse et de beauté.
Par son abaissement volontaire, par son humiliation, par
sa mort de maudit, le Christ porte en Lui tout l'enfer de
notre conditon déchue. Mais l'angoisse, la haine,
la séparation sont retournées en vie de lumière
par sa plénitude de Fils de Dieu. Il les a assumées
dans l'angoisse de Gethsémani et de la croix, dans
la haine de ses juges, dans la séparation du Calvaire.
Par sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, il en
a fait des instruments de la transfiguration de notre déchéance,
et cela même si nous n'en avons pas toujours conscience.
La foi en la Résurrection devrait nous faire découvrir
ce retournement, cette re-naissance, cette communion en la
divinité qui nous est accessible, alors que la faute
originelle nous avait éloignés de la proximité de
Dieu.
Placer notre vie dans cette lumière de Pâques,
c'est métamorphoser notre éloignement en présence.
Nous découvrons ainsi que la véritable réalité de
notre être et de tout homme est, selon la parole du
Christ au soir du Jeudi-Saint, est "d'être sanctifiés
par la Vérité." ( Jean 17. 17 à 21)
Dans le Christ ressuscité, je suis fondamentalement
reconnu pour ce que je suis. Joie immense d'être pardonné,
aimé, recréé. Emerveillement qui me
libère, qui nous libère, par delà les
contraintes de notre monde de techniques rigides.
C'est la fête de la vie, que chante la liturgie pascale,
c'est la fête de la joie dont Dieu comble ses enfants
comme il en a comblé le Christ. "La nuit même
est lumière pour ma joie ... Nuit où le ciel
s'unit à la terre, où l'homme rencontre Dieu
! " (préface du feu nouveau dans la nuit pascale).
Nous ne contemplerons jamais assez ce mystère. Nous
n'en vivrons jamais assez l'enthousiasme qu'il doit susciter
en nous (Jean 16. 22 à 24). Nous n'en vivrons jamais
assez l'espérance et la certitude de cet amour
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