Ce serait en Allemagne et en Alsace, vers le
XVème
siècle, qu'on associa pour la première fois
le lapin et le lièvre de Pâques avec les oeufs
de Pâques pour célébrer le printemps.
Les enfants confectionnaient des nids avec des feuilles,
de la mousse ou de l'herbe qu'ils installaient dans le jardin,
espérant que, durant la nuit de Pâques, le
lapin garnirait les nids d'oeufs multicolores !
Si le lapin et le lièvre sont les cacheurs d'oeufs
de Pâques privilégiés, d'autres animaux
peuvent tenir ce rôle : la poule (au Tyrol), le coucou
(en Suisse), la cigogne (en Alsace et dans la région
de Thuringe en Allemagne), le renard (en Westphalie en Allemagne).
La coutume veut qu'on prépare, la veille du dimanche
de Pâques, un nid d'herbes et de mousse dans le jardin
où l'on dépose une carotte. Durant la nuit,
le lapin de Pâques fait le tour des maisons et dépose
les oeufs en chocolat et autres confiseries.
Il y a plusieurs hypothèses pour que cette coutume
se soit perpétuée dans certaines contrées
européennes. Le lièvre est associé aux
valeurs du monde souterrain et on le voit se manifester dans
la nature au printemps, sa saison des amours.
On veut bien accepter comme origine qu'il était l'animal
fétiche de la déesse du printemps Ostara, très
prolifique surtout au printemps, et qu'il était déjà un
symbole de fécondité et de vie 3.500 ans avant
Jésus-Christ.
La manie de certains à vouloir couper totalement
les coutumes populaires d'un contexte chrétien, va
jusqu'à leur faire dire des contre-vérités
historiques, même si en anglais, Pâques se dit "easter",
du nom d'une déesse du printemps, Eastre, qui avait
pour animal sacré un lièvre.
Pour les braves gens des campagne, les traditions ancestrales,
parfois pré-chrétiennes, se mêlaient étroitement
aux croyances chrétiennes. La fête de la résurrection, élément
central de la foi chrétienne, est aussi celle du renouveau
de la nature, en ce dimanche suivant immédiatement
la première pleine lune de printemps.
En fait, ils n'étaient pas dupes, car ils avaient
la foi en Jésus-Christ, même si elle était
bien imparfaite, sans doute pas plus parfaite que la nôtre.
Prenons ces coutumes populaires de nos ancêtres pour
ce qu'elles valent. Soyons surtout heureux qu'elles accompagnent
de fête et de joie une fête chrétienne, à condition
de dire et redire que Pâques, c'est la fête de
la Résurrection et de la Vie que Dieu nous donne.
La vitrine de certains patissiers et chocolatiers s'ornent
aussi de poisson. C'est le symbole de reconnaissance des
premiers chrétiens, durant les persécutions
des premiers siècles. Poisson en grec se dit "ichtus",
soit les initiales de "Iesu Christos Theou Uios Sautèr" =
Jésus-Christ, de Dieu le Fils, Sauveur.
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