Solennité des solennités
Voici près de deux mille ans, la lumière de la Vie Nouvelle
a jailli d'un tombeau. Désormais, pour toujours, et dans cet aujourd'hui
qui est le nôtre, toutes choses sont remplies de cette lumière,
le Ciel, la Terre et les Enfers.
Nous vivons d'une vie nouvelle
Cette vie nous est donnée au jour
de notre baptême, ce jour "où nous avons été ensevelis
avec le Christ dans sa mort, afin que, comme le Christ
est ressuscité des morts, nous vivions nous aussi
dans une vie nouvelle." (Romains 6. 4)
A Pâques, nous célébrons la Résurrection
du Christ comme quelque chose qui est arrivé et
qui nous arrive encore. Car chacun d'entre nous a reçu
le don de cette vie nouvelle, la faculté de l'accueillir,
la grâce d'en vivre. C'est un don qui change radicalement
notre attitude envers toutes choses, y compris la mort.
Certes elle est encore là et nous l'affrontons toujours.
Un jour, elle viendra nous prendre. Mais là réside
aussi toute notre foi.
Par sa propre mort, le Christ a changé la nature
même de la mort. Il en a fait un passage, une pâque,
dans le Royaume de Dieu. Il a transformé en une
victoire suprême, ce qui est et reste une tragédie.
Dans notre vie enténébrée
Nous vivons souvent comme si cet événement
unique n'avait que peu de signification pour nous. C'est
notre faiblesse, alors que nous sommes appelés à vivre
constamment de foi, d'espérance et de charité.
Immergés dans nos préoccupations journalières,
nous succombons à cause de cet oubli. Et notre vie
en devient mesquine, enténébrée, dépourvue
de sens, nous conduisant vers un but sans signification.
Ce n'est pas en oubliant la mort que nous rendrons notre
vie agréable. Car, dans ce cas, elle devient absurde
dans son inévitable. En vivant comme si le Christ
n'était jamais venu nous entraîner dans sa
vie par delà cette mort, nous n'en comprenons pas
le sens.
Prendre conscience de cette
réalité
Si nous prenons conscience de cette réalité pascale
dans l'immédiat de nos journées, nous ouvrons
une porte sur la splendeur du Royaume, sur l'avant-goût
de la joie éternelle qui nous attend dans la plénitude
de la vie. La liturgie de l'Eglise est "ordonnée" autour
de Pâques. La succession des temps liturgiques nous
conduit dans un voyage, un pèlerinage qui est progressivement
la fin de ce qui est vieux et périmé, qui
est aussi un passage constant de ce monde à notre
Père.
"Que ton Esprit fasse de nous des hommes nouveaux
pour que nous ressuscitions avec le Christ dans la lumière
de la vie." (prière pascale après la
communion)
"Voici le jour que fit le Seigneur, jour de fête
et jour de joie ! Voici le jour où le Christ, notre
Dieu, nous conduit de la mort à la vie." (Acclamations
des matines)
En ce jour de Pâques, il n'est plus qu'une seule
attitude à avoir : la foi.
C'est elle qui permet à la réalité divine d'illuminer
notre vie.
Il n'est plus qu'une action à entreprendre :
C'est de porter partout témoignage de la bouleversante découverte
d'un monde nouveau.
Voici le jour de la Résurrection.
Voici la lumière de notre joie !
Voici la Pâque du Seigneur !
Le Christ nous a fait passer de la mort à la vie et de la terre
aux cieux !
Chantons son triomphe !
Purifions nos vies.
Nous le verrons, le Seigneur étincelant de Lumière.
Le Christ ressuscité !
et nous l'entendrons nous dire "Paix sur vous".
Chantons son triomphe !
Joie, Joie sans fin !
Le Christ est ressuscité ! Alléluià !
(dans la liturgie byzantine)
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